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Ces dernières années, l’impensable s’est produit : l’intelligence artificielle, auparavant cantonnée aux domaines techniques, au traitement en masse de données, avec des compétences dépassant les capacités humaines, est devenue créative. Une compétence qui constituait jusque là le propre des humains.
Dorénavant, l’IA écrit, « pense », compose de la musique, crée des images – peinture, photo, dessin, illustration…
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A quel point est-elle devenue une menace pour les artistes ? N’est-elle au contraire qu’un outil de plus à la disposition des créatifs ?
L’IA comme menace : une concurrence inquiétante ?
Face à l’émergence de l’IA générative, les artistes ont réagi de différentes manières.
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Celles et ceux qui ont un nom et une oeuvre, ont pu se sentir pillés, volés, plagiés. En effet, les IA graphiques reposent toutes sur l’entraînement de leurs modèles sur d’énormes corpus d’images. Leurs images ! Et ce, sans qu’aucun contrat de cession de droits ait été négocié.
Midjourney, Dall-E, Stable Diffusion, Leonardo, Ideogram, Artguru et tant d’autres, permettent à tout un chacun de générer des visuels « dans le style de » tel ou tel artiste, sans jamais rémunérer cet artiste. Pour le grand public, c’est bien pratique de pouvoir faire du Walt Disney, du Pixar, du Studio Ghibli, en quelques clics. Pour les dessinateurs et leurs ayant-droits, c’est une concurrence déloyale.
L’IA permet en effet de générer des dessins à l’infini, en un temps record et à un coût infime. Un abonnement de quelques dizaines d’euros permet de générer des milliers d’images. Réduisant le coût de production d’une image à quelques centimes au lieu de centaines d’euros.
On pourrait se dire que l’IA perd en qualité par rapport aux dessinateurs professionnels. C’est en partie vrai. Au départ, les IA avaient du mal à rester cohérentes dans le respect d’un style graphique, d’une palette de couleur. Ce qui donnait un net avantage aux pros du dessin.
Mais elles ont fait de rapides progrès, et permettent maintenant de créer et conserver des styles graphiques, pour générer des dizaines d’images dans la même gamme de couleurs et le même style. Il est donc devenu possible de créer toute une BD ou un manga avec une IA.
Là encore, l’IA a quelques défauts : on connait le problème des personnages à 3 jambes, des mains à 8 doigts… problème pris en charge et en grande partie réglé par les principaux vendeurs d’IA. On peut maintenant corriger (re-générer) une partie d’image, et supprimer ou ajouter des détails.
Ces progrès signent-ils la fin des dessinateurs humains ?
L’IA comme outil : une opportunité pour les dessinateurs
Les dessinateurs et dessinatrices peuvent aussi s’approprier l’IA. En faire un outil au service de leur créativité, non pas un concurrent.
En effet, l’IA ne possède pas pour l’instant certaines compétences qui restent typiquement humaines. Comme : la créativité, l’imagination, la pensée, l’intention. Des compétences absolument nécessaires pour assumer la direction artistique d’un projet. Les IA peuvent créer des images, mais ne font rien de leur propre chef. Aussi inertes qu’un crayon, elles n’ont pas l’idée de créer un gag visuel, de déformer une perspective pour illustrer l’état mental d’un personnage, de passer les couleurs en noir et blanc pour connoter la tristesse et la désolation, etc.
Pour les créatifs visuels, l’IA peut donc constituer un outil qui démultiplie leur puissance créative, et accélère considérablement leur productivité.
Une idée leur traverse la tête : en quelques secondes, les pros du dessin peuvent voir à quoi ça ressemble, en mode prototypage rapide.
Ils ont 40 planches de paysages à colorier, ombrer, texturer ? Avec l’IA, c’est fait en quelques heures.
Ils imaginent une histoire audacieuse et veulent la proposer à un éditeur, sans prendre le risque de réaliser l’oeuvre ? Ils esquissent rapidement un storyboard complet ou partiel pour mieux vendre leur concept.
Bref : l’industrie du dessin peut tout simplement tirer profit de l’IA générative pour booster sa propre inventivité.
La démocratisation du dessin
Savoir dessiner est en partie un don, et en partie une compétence acquise par des années de travail.
Pour toutes les personnes qui n’ont pas ce don, et qui n’ont pas le temps de l’acquérir, l’IA est une bénédiction. Elle ouvre des possibilités inédites, qui ne font en réalité aucune concurrence aux dessinateurs humains.
Par exemple, imaginons le cas d’une psychologue qui traite de thèmes difficiles, comme les traumatismes. Elle aurait pu illustrer son site web ou ses posts de réseaux sociaux en reprenant des images libres de droits, ou pire, des images copyrightées. Elle aurait obtenu un fatras visuel inconsistant.
Avec l’IA, elle peut élaborer un style qui lui plait, par exemple des dessins simplifiés, aux traits doux, en aplats de couleurs pastel. Et ainsi, communiquer de manière agréable et harmonieuse. Elle n’aurait de toute façon pas eu le budget pour acheter du dessin de qualité professionnelle.
Les IA de dessin, croquis, esquisse, aquarelle etc, contribuent donc tout simplement à démocratiser ces arts visuels, à les mettre à portée de tous et toutes. Donc, merci l’IA ?